Envole-moi
Mardi 29 Avril
Ica => Nasca
Réveil à 6h15, c'est tôt quand même! La vue depuis la chambre est plutôt sympathique non?
Après un bon petit déjeuner, c'est vers la Bodega "El Catador" que nous allons, non pas pour y faire la fête, mais pour découvrir la fabrication du pisco. L'odeur du raisin fermenté m'importune quelque peu, surtout après le petit déj, mais on fait avec. Après quelques explications sur le pourquoi du comment de la distillerie dont je vous passerai les détails que j'ai oubliés, nous avons droit à une petite dégustation, ce qui est, somme toute, le plus intéressant ;)
Bon, c'est pas évident non plus de goûter du pisco à 9h du mat, mais certains ne s'en privent pas. Perso, ben, je goûte tout en très petite quantité, et comment dire c'est bien bon! J'ai particulièrement apprécié la crème de figues au pisco.
Malheureusement nous n'achetons rien parce qu'on est au début du voyage et qu'il va falloir le transporter pendant 3 semaines.
Nous repartons vers 10h, personne n'est bourré, et nous nous arrêtons quelques instants sur la plaza des armas de Ica où nous pouvons admirer les taxis et tuk tuk.
Puis c'est reparti sur la Panaméricaine au milieu du désert entrecoupé d'oasis, de vallées et de routes dignes du "salaire de la peur" ou presque. Je dirais que le paysage par ici est un peu moins sec qu'entre Lima et Paracas.
Nous nous arrêtons dans un petit village où Selman achète du "pacay", un fruit "typique", une sorte de fève au goût d'abricot. Puis, nous atteignons enfin les environs des lignes de Nasca.
Kezako? Alors je cite :"Découverts en 1926 au Pérou, les géoglyphes de Nasca sont de grandes figures tracées sur le sol, souvent figuratives, parfois longues de plusieurs kilomètres qui se trouvent dans le désert. Le sol sur lequel ils se dessinent est couvert de cailloux que l'oxyde de fer a colorés en gris. En les ôtant, les Nazcas ont fait apparaître un sol gypseux plus clair, découpant les contours de leurs images. D'après la mathématicienne allemande Maria Reiche, qui a consacré la majeure partie de sa vie à l'étude archéologique et à la préservation du site, les géoglyphes formeraient un immense calendrier astronomique, dont les lignes pointent vers des étoiles remarquables ou des constellations .
Cette théorie a été infirmée en 1968 par l'astrophysicien américain Gerald Hawkins, d'après les recherches qu'il réalisa en se fondant sur des calculs informatiques. En reconstituant la carte du ciel telle qu'elle était à l'époque des Nazca, il démontre que 80% des géoglyphes n'ont aucune relation avec les constellations importantes, cependant ses recherches furent démolies à cause d'une erreur de méthodologie grave. Il avait reconstitué la carte du ciel en se fondant sur celle de Stonehenge qui n'est pas dans le même hémisphère." Donc un peu comme pour le candélabre, la vérité est-elle ailleurs???
Mais nous voilà devant la haute tour qui va nous permettre d'admirer deux de ces dessins. L'escalier pour monter est bien étroit et il y a un peu de vent, faut s'accrocher. Là haut nous découvrons donc "l'arbre" et les "mains", c'est vraiment très particulier et étonnant.
Ohhhéééé! Mariooooon!!!
Y'a pas grand monde sur la route!
Il est alors temps de repartir pour la ville de Nasca et son aéroport. Ce n'est finalement pas la porte à côté et nous arrivons à destination vers 14h. J'ai faim. A l'aéroport nous allons aux Alas Peruanas, l'une des nombreuses petites compagnies qui proposent le survol des lignes. Il va y avoir un peu d'attente avant notre vol car il n'y a que 2 avions, chacun son tour. Marion et moi passerons en dernier, avec Christine qui n'est toujours pas sûre de vouloir venir. Oui, on a décidé de vivre dangereusement et de faire ce vol malgré le crash et l'incident (atterissage d'urgence sur la Panaméricaine) qui se sont produits récemment. Et puis on y est alors...
Quelques chips et 1h plus tard, c'est à nous. Un top model s'avance vers nous... ah non! c'est le pilote!! :) Wow, il est beau! Nous avons droit au Cessna 172 de 4 places, Marion est ok pour être copilote, Christine qui a finalement décidé de tenter le coup et moi-même nous retrouvons derrière. Nous nous installons, mais faux départ, la Tour veut qu'on attende encore un peu avant de décoller. Nous ressortons donc de l'avion et j'en profite pour parler un peu aviation (faut bien) avec notre bel ami (en anglais ça va nettement mieux pour entretenir une conversation). Il nous apprend qu'il a été pilote dans l'Air Force péruvienne, qu'il pilotait les mêmes avions que la patrouille italienne, puis qu'il est parti travailler dans un bureau à Miami, mais qu'il voulait revoler et a donc "atterri" (ah! ah!) à Nasca. Il est très sympa... et aussi très beau ;) mais je m'égare...
Allez, cette fois c'est parti. Il y a beaucoup de vent, ça risque de bouger un peu. Nous décollons enfin et découvrons les environs de Nasca, arides.
Nous filons vers les lignes et avons droit à un virage à gauche et un virage à droite au dessus de chaque dessin pour pouvoir prendre des photos... les estomacs sont bien accrochés.
Alors ci-dessous vous reconnaîtrez peut-être: la baleine, les trapèzes, l'astronaute, le singe, un oiseau, l'araignée que j'ai failli rater, le colibri, le perroquet et l'arbre et les mains que nous avions vus tout à l'heure de la tour.
Mais il est déjà temps de rentrer, allez hop une tite photo pub pour Ray Ban et nous atterrissons avec un bon vent de travers.
Tout le monde a été ravi de l'expérience et personne n'a été malade.
Il est 16h et c'est l'heure d'aller manger!! Nous nous retrouvons dans un restaurant de Nasca où ils diffusent la coupe d'Europe de foot et un groupe vient nous chanter la sérénade. Au menu, des raviolis noyés dans la sauce tomate.
Revigorés, nous reprenons le bus vers les aqueducs de Cantalloc.
C'est un système ingénieux de canaux souterrains en spirales qui ramenaient l'eau des Andes vers la région de Nasca. Ces canaux sont toujours en service et l'eau est potable! Les moustiques s'en donnent aussi à cœur joie, et étonnamment, ils m'évitent, c'est bizarre. Il y a un arbre dont j'ai oublié le nom dont les feuilles à l'odeur poivrée sont censées éloigner les moustiques, Nico est très sexy avec ses feuilles sur les oreilles! LOL
Nous partons ensuite vers la ville pour aller chez le potier Tobi. Il nous explique la fabrication de ses poteries comme du temps de ses ancêtres les Nazcas. Il est aussi très rigolo et on se marre bien. J'achète deux petites poteries.
Il fait nuit et nous rejoignons enfin notre hôtel, le San Marcelo qui se trouve au bout d'un chemin complètement défoncé, genre "bout du monde". Un peu d'internet, et c'est l'heure du repas. Ce soir, c'est ouverture du four traditionnel dans la terre, la Pachamanka, et dégustation.
C'est très bon. Marion essaie ensuite d'écrire le récit de la journée pour le journal de bord de Viventura, la première fois son écran s'éteint, elle perd tout, et la deuxième coupure de courant, elle perd tout aussi. Allez Marion, on y croit! Pour ma part, je suis déjà dans les bras de Morphée à rêver de lignes (de Nasca je précise!!) et de dessins.